Et voilà. C'est l'heure du bilan.
Pourquoi après le premier mois de cours ? Parce que je donne "seulement" un trimestre de cours (12 semaines exactement), rythmé par trois sessions d'examens, une à la fin de chaque mois. Je viens de faire passer les examens, fin de semaine dernière, après le premier mois, ça fait donc sens de faire un petit bilan (mais calmement, comme si on avait 50 ans).
Tout d'abord, d'un point de vue global, l'expérience est très enrichissante. En tant que professeur stagiaire, c'est à dire en tant que débutant, je sens vraiment que je me forme sur le terrain ! Alors que je suis en même temps à l'université : ce qui signifie qu'enfin dans le cadre des études nous avons de vraies formations.
Oui, rien n'est plus profitable que d'expérimenter en vrai, dans la vraie vie, la somme des théories que nous apprenons sur les bancs de la fac.
Par exemple, on a tant décrié la grammaire, les exercices à trous & Cie. Il se trouve qu'à l'institut je suis obligé d'en faire. Je n'ai guère le choix. Je dois suivre à la lettre le programme de Panorama II et III. Je prends la table des matières, et je suis consciencieusement la progression grammaticale. Or je me suis aperçu que c'est hyper formateur. C'est grâce à ces outils, que maintenant, je suis (presque) capable de faire de "l'actionnel" est de relier un acte des apprenants, spontané, improvisé, à un point technique de la langue qu'il faudra maîtriser. Ce que j'étais incapable de faire avant.
Donc dans ce bilan je placerai l'accent sur mon propre apprentissage en disant qu'il est bien formateur de suivre des anciennes techniques. Juste ce qu'il faut pour comprendre comment ça marche, pour mieux les quitter ensuite.
En revanche, un point qu'on m'accorde à l'IDL, c'est la liberté de sortir du manuel dès lors que j'ai respecté ce qu'il y a dedans.
Je fais donc de l'écriture créative. Les apprenants parlent de faits quotidiens et quelques fois problématiques. Avec de tels sujets, ils s'investissent dans leur écriture. Puis les textes sont lus, partagés avec tous, et enfin, grande nouveauté, ils sont joués ! Moi théatreux en herbe, je monte une pièce de théâtre. C'est fou...
Mais en tout cas ça marche. Ce qui est génial, c'est qu'avec une seule et même chose, on fait plein de cours, on passe en revue de nombreux points grammaticaux, etc. Un jour on écrit un texte, puis on le lit, le lendemain on le corrige, le surlendemain on le joue, puis de nouvelles idées viennent... Et tout ça en travaillant la langue.
Pour ma part je trouve que c'est un formidable outil pour avancer dans l'apprentissage de la langue. Même s'il y a toujours des étudiants moins motivés que d'autres pour ce genre de "création", dans l'ensemble le cours est vivant, et les apprenants s'impliquent bien plus que d'ordinaire.
Concernant l'évaluation que je fais passer chaque mois, elle est de type très classique. Je ne développerais pas plus.
En revanche je m'intéresse beaucoup à l'autoévaluation, mais bien sincèrement, je n'en ai mis aucune en place, et je ne vois pas trop comment faire. Si, j'ai bien des pistes, mais préparer les cours me demande déjà beaucoup de temps. J'ai bien tenté de faire une "charte" des compétences, mais je sens que les apprenants sont loin de ce type de méthode et je crois que ça serait assez lourd à mettre en place...
Voilà pour le bilan du premier mois. Cours classique, livre d'exos de grammaire, mais aussi écriture créative et théâtre. Le tout finit par trouver un équilibre relativement stable.
Bonne journée
Thibaud
Ce qui vibre ici c'est Maputo
mercredi 7 mars 2012
mardi 21 février 2012
phase expérimentale
Youpi les amis c'est mardi les cours ont repris (depuis deux semaines, mais c'est bon les allitérations).
Voilà; les cours ont repris depuis deux semaines, duas semanas, je me pointe le matin à 07h00 à l'institut des langues et une demie-heure après je suis face à une dizaine de sympathiques sourires et regards et oreilles (oui, pourquoi pas, une oreille peut être sympathique).
Là je discute un peu pour savoir si on a bien dormi, si ça va, si le cours de la bourse est toujours aussi bon, puis je distribue des photocopies (pas de livre ici) et on va commencer un texte ou de la grammaire. C'est ma nouvelle directive, ce trimestre, la grammaire. Je prends le manuel Panorama II et III (ils existent encore, physiquement (certains les ont vus)) et je suis à la lettre le programme de grammaire, c'est les conseils qu'on m'a donné, enfin voilà.
Mais j'ai ensuite toute latitude. A partir de là je développe un projet de blogue (www.mozambiqueenmouvements.blogspot.com :soyez cool allez poster un petit commentaire, ici c'est énorme un clin d'oeil de la France). Je fais écrire les élèves sur des thèmes de leur environnement proche, notamment les transports en commun, le « chappa », espèce de minibus de 15 places où on fait monter le double de personnes (j'exagère... quoique non...).
Fort intéressant.
Je fais écrire les textes. Je ramasse. Je relève les erreurs récurrentes SANS corriger les copies. Je rends le lendemain les textes et je fais une leçon de « grammaire » sur les erreurs principales (aujourd'hui les pronoms relatifs par exemple), ce qui me permet à la fois de faire progresser les élèves et à la fois de suivre mon programme (Panorama II et III).
De là je rends les copies et les élèves se corrigent eux même.
Enfin je ramasse de nouveau et fait un état des lieux
J'ai testé pour la première fois cette méthode aujourd'hui. Très bien marché. Beaucoup d'implications, et d'(auto)corrections, souvent par groupe de deux.
Étant en pleine phase expérimentale, je vous en dit plus bientôt.
Thibaud
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