lundi 22 novembre 2010

Contre l'emprunt (si si)

Il est bien triste d'avoir emprunté tant de mots à d'autres langues (et je ne parle même pas de l'anglais qui elle-même nous a pris tant de mots (bref, tout ça est épuisant)); ces multiples emprunts sont tristes et peu sexys, jugez un peu: nous avons subtilisé (au moins dans tout ce gâchis sommes-nous habiles) aux germains (1) « robe », aux italiens « pantalon », aux espagnols « gilet », aux arabes « jupes », aux croates « cravates »...

Alors, que restent-ils de nos amours (que les musiciens me pardonnent mais je suis las)? Sans ces jolis imports nous n'aurions « que » ces mots pour les dames : « culotte, bas, corsage, soutien-gorge »...
Un érotisme suranné. Ni trop habillées, ni pas assez. Quelques mots pour imaginer...
Que ces dames se rassurent il y aurait toujours des habits pour les vêtir (les multinationales sont trop fortes pour ça)... et pour équilibrer les choses, de notre côté, à nous la gente masculine, il resterait sans les emprunts « chaussette » et « slip » (ce qui est moins glamour...).
...mais pour y revenir, quand on y pense, dans notre langue, dans les racines même du french, il y avait déjà tout pour de parfaits poèmes, pour des persiennes, une lumière faible, des bruits de rues isolant une petite pièce où deux personnes jouent le rôle de l'éphémère bonheur...
L'imagination est toujours mise à mal à défaut d'être mise à nue.

A votre avis, avons-nous emprunté par peur d'en voir trop? Avions-nous une urgence à nous « protéger » ?




(1) A partir d'un article de M-J Brochard, LFDM n°351

2 commentaires:

  1. Bonne question...
    Remercions les italiens d'avoir habiller ces pauvres hommes qui seraient sans cela rester dans le non-glamour du bon vieux slip-chaussette
    Et puis merci aux germains et aux arabes pour les robes et les jupes, plus facile à enfiler que ces corsages anti-respiration...

    Ne faut-il pas emprunter aux autres pour mieux habiller notre langue? qu'est-ce qu'une langue sans les autres langues ? Une langue qui n'emprunte pas est une langue qui ne nous suit pas mais nous retarde, nous, hommes du temps qui court

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  2. Hommes du temps qui court, ne courez tout de même pas trop vite, on ne sait jamais...

    Heureusement qu'il y a des emprunts car nous ne serons pas allés très loin avec les quelques 70 mots de gaulois qui nous restent...(remarque si, il y a "cervoise", ça c'est pas mal, ça rafraîchit et par les temps qui courent ça permet de moins courir (certes j'exagère un peu, nous sommes en hivers et le temps qui se profile -il faisait vraiment froid aujourd'hui- encourage plutôt au vin chaud, assez facile à trouver en ce moment, avec ces bons clous de girofle, oh là là quel parfum, on sent déjà l'Inde qui se réveille derrière tout ça)).

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