jeudi 27 octobre 2011

Faut pas test

Aujourd'hui jour de test.

C'est important, un test. Une évaluation.
J'avais préparé des textes pris d'un manuel de Janine Courtillon, puis aussi des consignes "d'expression écrite" inventées par mes soins, etc.
C'est important.
Or mes collègues -adorables par ailleurs- ont su me persuader de reprendre un test déjà préparé et présenté les autres années.
Ca aussi c'est important. Un texte aux questions claires (de mon côté j'étais obscur). Avec des vrais/faux, des recherches de pourcentage dans les paragraphes, et à la fin un bon vieux "pour ou contre" en expression écrite.
Ca aussi c'est important le "pour ou contre".
J'ai mis longtemps à comprendre ce qu'on me demandait car mes collègues qui me parlent avec beaucoup de tact ont pris un certain temps à m'expliquer tout cela. Une évaluation doit évaluer.
Or comment évaluer quoi que ce soit, par exemple, dans une écriture créative?
Faut pas test.
J'apprends beaucoup en ce moment. C'est difficile une évaluation. Rendre compte d'un niveau ! Comment faire quand tous les niveaux sont disparates ? Evaluer quoi, comment? Très sincérement, j'étais en difficulté pour évaluer ce que je faisais.
Mais me revient cette phrase d'un de mes apprenants, qui s'adressait à toute la classe "J'ai eu un professeur qui nous faisait écrire du théâtre; je ne pensais pas que je pouvais faire ça; mais j'ai vu qu'en fait je savais le faire, et qu'en plus j'y prenais beaucoup de plaisir !"
Comment évaluer ça ? Ce que l'on donne au travers de la langue, par la langue, ce qui va toucher l'autre et lui donner envie de continuer dans ce domaine ? Ce que m'a dit cet apprenant est pour moi primordial. Maintenant, il sait (et il aime) écrire du théâtre en français. Mais mieux encore : il s'est découvert un talent qu'il ne se connaissait pas ! Et qui a pris racine dans le français (sans jeux de mots).

Bref. Revenons à nos moutons. J'ai donc appris comment mener un test avec des questions sur les milles et un bonheur du métro parisien.
Faut pas test.
Les apprenants, malgré le côté opératoire des questions, m'ont souvent dit ne pas comprendre les consignes...

Enfin, mais là ça ouvre le débat, on est ici dans une culture de l'oralité. C'est passionnant. mais ça se sent face aux écrits. C'est des fois étrange de se retrouver là à ensaigner l'écrit alors que dans le silence de la classe résonne autre chose... qui ne s'est pas vraiment tût, et qui est puissant, fort, et compréhensible par tous ici.

Un abrazo

Thibaud

3 commentaires:

  1. aaah oui les premiers tests! moi aussi j'étais contente de pouvoir me reposer sur les tests faits par les anciennes stagiaires au début, puis avec le temps on apprend.
    au mexique ce qui est dingue c'est qu'on doit dire aux élèves exactement tout ce qu'il y aura dans le test et, si les notes sont mauvaises il faut trouver un moyen de leur rajouter des points (aujourd'hui je fais un jeu grâce auquel ils pourront gagner 2 points, les notes ayant été basses...)
    'est toujours un plaisir de te lire en tout cas! et je plussoie le lien vers le coté obscur de la force :)

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  2. Moi aussi on doit dire tout ce qu'il y aura dans le test aux élèves! Et s'ils échouent, on leur fait repasser. S'ils échouent encore, on les reconvoque jusqu'à ce qu'ils réussissent!

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  3. bonjour, eh oui cela change de nos habitudes franco-françaises, ce n'est pas du contrôle mais est ce de l'évaluation ? Bon courage

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